N'ayant eu aucune participations sur l'étape trois, on passe directement à l'étape quatre! En espérant qu'elle vous inspirera plus que la précédente
QUATRIEME ETAPE
Et les monologues et tirades dans tout ça ?
Du 18 Novembre au 1 Décembre
Disclaimer : L'équipe des ateliers n'a pas vocation à devenir un groupe de profs de si tôt. Les 'cours' donnés durant les ateliers sont puisés de l'internet mondial et sont faits pour être améliorés de vos ajouts et de vos commentaires. Le but des ateliers est de vous aider à écrire et de vous faire sortir de vos habitudes, pas de vous dire ce qu'il faut et ne faut pas faire.
Les sources pour cette étape sont ici, ici
Qu'est qu'un monologue ?
D'après le
Dictionnaire de la langue du théâtre de Agnès Pierron, un monologue c'est un moment d'une pièce de théâtre où l'acteur parle tout seul. Ce procédé s'oppose traditionnellement au dialogue.
D'après une autre source, "au théâtre, un monologue est une scène où un acteur est seul (ou se croit seul) et parle pour lui-même à voix haute pour être entendu des spectateurs. Le monologue permet notamment de révéler les sentiments d’un personnage. Le monologue intérieur est un discours à la première personne, dans lequel un personnage pense tout haut."
Après de multiples recherches sur la différence entre soliloque et monologue, l'équipe n'en tire aucune conclusion. Apparemment personne n'est d'accord, et les étudiants en théâtre en font encore des thèses. L'équipe a donc décidé librement que ces deux termes sont des synonymes, nous utiliseront donc seulement le terme de monologue. En tout cas dans le cadre de cet exercice.
Quelques exemples:
Richard dans la piéce Richard III de William Shakespeare
Voici l’hiver de notre colère
Changé en été de gloire par ce soleil d’York;
Et tous les nuages qui accablaient notre maison,
Inhumés dans la giron profond de l’océan.
Voici nos fronts cerclés de couronnes de victoire;
Nos armes blessés érigées en trophées,
Nos alarmes sévères changées en joyeuses assemblées,
Nos marches terrifiantes en délicieuses cadences.
Guerre, triste figure, a déridé son front;
Et voici qu’au lieu de monter des chevaux cuirassés
Pour effrayer les âmes d’ennemis effarés
Il fait de lestes cabrioles dans la chambre d’une dame
Aux accents langoureux d’un luth voluptueux.
Mais moi, qui ne suis pas taillé pour ces galipettes
Ni fait pour courtiser l’amour d’un miroir;
Moi, qui suis rudement forgé,
Et dépourvu de la majesté de l’amour
Pour m’aller parader au déhanchement d’une nymphe dépravée;
Moi, qui suis tronqué de belles proportions,
Frustré d’allure par la fallacieuse Nature,
Difforme, inachevé, expédié avant l’heure
Dans ce monde pantelant, à peine à moitié fait,
Si bancal et si laid
Que les chiens aboient à mon pas de boîteux;
Eh bien, moi, en ces temps de paix où fredonnent de frêles pipeaux,
Je n’ai aucun plaisir à passer le temps,
Si ce n’est d’épier mon ombre au soleil
Pour porter le contrechant de ma difformité;
Et donc, si je ne puis me montrer amoureux
Ni savourer ces beaux jours de beaux parleurs,
Je suis déterminé à me montrer criminel
Par haine des vains plaisirs de ces jours.
J’ai tramé des intrigues, de dangereux prologues,
À coups de prophéties d’ivrogne, de pamphlets et de rêves,
Pour jeter mon frère Clarence et le roi
En haine mortelle l’un contre l’autre;
Et si le roi Édouard est aussi vrai et droit
Que je suis retors, traître et faux,
Aujourd’hui même Clarence sera flanqué en cage.
Le roi est malade, faible et mélancolique,
Et ses médecins craignent pour sa vie.
Oh, voilà longtemps qu’il suit un régime fatal
Et qu’il a par trop consumé sa royale personne.
Il ne peut vivre, j’espère, mais ne doit pas mourir
Avant que Clarence ne soit expédié au Ciel d’une ruade.
Rentrons attiser la haine d’Édouard contre Clarence,
Par des mensonges lestés d’arguments blindés;
Et, si je n’échoue pas dans mon profond dessein,
Clarence n’a pas un jour de plus à vivre.
Cela fait, que Dieu embrasse Édouard en sa miséricorde,
Et me laisse à moi le monde pour champ de bataille !
Après quoi, j’épouserai la fille cadette de Warwick.
Qu’importe que j’aie tué son mari et son père ?
Le plus court chemin pour dédommager la belle
Consiste à devenir son mari et son père:
Ce que je ferai; non tant par amour
Que pour un autre dessein, impénétrable et secret,
Que par un tel marriage j’accomplirai.
Mais voilà que je mets la charrue en avant de mon cheval;
Clarence respire encore; Édouard vit et règne encore:
Je me ferai fort de compter mes gains quand ils seront morts.
La serva Amorosa, Carlo Goldoni
Acte I scèneXIV
Coraline seule
Ainsi, l'occasion aidant,j'ai réussi à mettre en branle une drôle de machine. Si tout va bien, j'espère pouvoir faire la fortune de mon maître. Il est de bonne naissance, son père est richesses mœurs sont bonnes, il ne peut donc être qu'un bon parti pour la signora Rasaura. Reste à réparer ce malheureux accident qui le tient éloigné de son père à cause de sa belle-mère. Et c'est à quoi ma tête réfléchit. Si j'arrivais à parler seule à seul avec le signor Ottavio, qui sait, qui sait s'il ne me laisserait pas carte blanche. Il m'aimait beaucoup et il m'écoutait avant d'avoir installé chez lui ce diable en jupons. Bon, on verra. En attendant, j'essaie de sauver la réputation du signor Florindo, et pour ce faire, je m'ingénie à placer çà et là quelques mensonges. Nous en disons tant pour faire du mal ; ce n'est sûrement pas très beau mais je m'autoriserai à en dire trois ou quatre pour faire du bien. Oh ! si je réussis mon coup, c'est la signora Beatrice qui en fera une tête ! Personne ne voudra croire que j'aime le signor Florindo à ce point, et que si je l'aime c'est par intérêt ; car les hommes se font là-dessus une mauvaise idée des femmes . Mais moi, je serai la preuve que nous aussi, nous savons être aimantes et désintéressées, et que mon cœur est une pâte si douce que quiquonque y a une fois goûté ne peut plus jamais l'oublier.
Rhinocéros, Eugène Ionesco
Ce n’est tout de même pas si vilain que ça un homme. Et pourtant, je ne suis pas parmi les plus beaux ! (Il se retourne.) Daisy ! Daisy ! Où es-tu, Daisy ? Tu ne vas pas faire ça ! (Il se précipite vers la porte). Daisy ! (Arrivé sur le palier, il se penche sur la balustrade.) Daisy ! Remonte ! Reviens, ma petite Daisy ! Tu n’as même pas déjeuné ! Daisy, ne me laisse pas tout seul ! Qu’est-ce que tu m’avais promis ! Daisy ! Daisy ! (Il renonce à l’appeler, fait un geste désespéré et rentre dans sa chambre.) Évidemment. On ne s’entendait plus. Un ménage désuni. Ce n’était plus viable. Mais elle n’aurait pas dû me quitter sans s’expliquer. (Il regarde partout.) Elle ne m’a pas laissé un mot. Ça ne se fait pas. Je suis tout à fait seul maintenant. (Il va fermer la porte à clé, soigneusement, mais avec colère.) On ne m’aura pas, moi. (Il ferme soigneusement les fenêtres.) Vous ne m’aurez pas, moi (Il s’adresse à toutes les têtes de rhinocéros.) Je ne vous suivrai pas, je ne vous comprends pas ! Je reste ce que je suis. Je suis un être humain. Un être humain. (Il va s’asseoir dans le fauteuil.) La situation est absolument intenable. C’est ma faute, si elle est partie. J’étais tout pour elle. Qu’est-ce qu’elle va devenir ? Encore quelqu’un sur la conscience. J’imagine le pire, le pire est possible. Pauvre enfant abandonnée dans cet univers de monstres ! Personne ne peut m’aider à la retrouver, personne, car il n’y a plus personne. (Nouveaux barrissements, courses éperdues, nuages de poussière.) Je ne veux pas les entendre. Je vais mettre du coton dans oreilles. (Il se met du coton dans les oreilles et se parle à lui-même dans la glace.) Il n’y a pas d’autre solutions que de les convaincre, les convaincre, de quoi ? Et les mutations sont-elles réversibles ? Hein, sont-elles réversibles ? Ce serait un travail d’Hercule, au-dessus de mes forces. D’abord, pour les convaincre, il faut leur parler. Pour leur parler, il faut que j’apprenne leur langue. Où qu’ils apprennent la mienne ? Mais quelle langue est-ce que je parle ? Quelle est ma langue ? Est-ce du français, ça ? Ce doit bien être du français ? Mais qu’est-ce du français ? On peut appeler ça du français, si on veut, personne ne peut le contester, je suis seul à le parler. Qu’est-ce que je dis ? Est-ce que je me comprends, est-ce que je me comprends ? (Il va vers le milieu de la chambre.) Et si, comme me l’avait dit Daisy, si c’est eux qui ont raison ? (Il retourne vers la glace.) Un homme n’est pas laid, un homme n’est pas laid ! (Il se regarde en passant la main sur sa figure.) Quelle drôle de chose ! A quoi je ressemble alors ? A quoi ? (Il se précipite vers un placard, en sort des photos, qu’il regarde.) Des photos ! Qui sont-ils tous ces gens-là ? M. Papillon, ou Daisy plutôt ? Et celui-là, est-ce Botard ou Dudard, ou Jean ? Ou moi, peut-être ! (Il se précipite de nouveau vers le placard d’où il sort deux ou trois tableaux.) Oui, je me reconnais ; C’est moi, c’est moi. (Il va raccrocher les tableaux sur le mur du fond, à côté des têtes des rhinocéros.) C’est moi, c’est moi. (Lorsqu’il accroche les tableaux, on s’aperçoit que ceux-ci représentent un vieillard, une grosse femme, un autre homme. La laideur de ces portraits contraste avec les têtes des rhinocéros qui sont devenues très belles. Bérenger s’écarte pour contempler les tableaux.) Je ne suis pas beau, je ne suis pas beau. (Il décroche les tableaux, les jette par terre avec fureur, il va vers la glace.) Ce sont eux qui sont beaux. J’ai eu tort ! Oh ! Comme je voudrais être comme eux. Je n’ai pas de corne, hélas ! Que c’est laid, un front plat. Il m’en faudrait une ou deux, pour rehausser mes traits tombants. Ça viendra peut-être, et je n’aurai plus honte, je pourrai aller tous les retrouver. Mais ça ne pousse pas ! (Il regarde les paumes de ses mains.) Mes mains sont moites. Deviendront-elles rugueuses ? (Il enlève son veston, défait sa chemise, contemple sa poitrine dans la glace.) J’ai la peau flasque. Ah, ce corps trop blanc, et poilu ! Comme je voudrais avoir une peau dure et cette magnifique couleur d’un vert sombre, une nudité décente, sans poils, comme la leur ! (Il écoute les barrissements.) Leurs chants ont du charme, un peu âpre, mais un charme certain ! Si je pouvais faire comme eux. (Il essaye de les imiter.) Ahh, ahh, brr ! Non, ça n’est pas ça ! Essayons encore, plus fort ! Ahh, ahh, brr ! Non, non, ce n’est pas ça, que c’est faible, comme cela manque de vigueur ! Je n’arrive pas à barrir. Je hurle seulement. Ahh, ahh, brr ! Les hurlements ne sont pas des barrissements : Comme j’ai mauvaise conscience, j’aurais dû les suivre à temps. Trop tard maintenant ! Hélas, je suis un monstre, je suis un monstre. Hélas, jamais je ne deviendrai rhinocéros, jamais, jamais ! Je ne peux plus changer. Je voudrais bien, je voudrais tellement, mais je ne peux pas. Je ne peux plus me voir. J’ai trop honte ! (Il tourne le dos à la glace.) Comme je suis laid ! Malheur à celui qui veut conserver son originalité ! (Il a un brusque sursaut.) Eh bien tant pis ! Je me défendrai contre tout le monde ! Ma carabine, ma carabine ! (Il se retourne face au mur du fond où sont fixées les têtes des rhinocéros, tout en criant) Contre tout le monde, je me défendrai ! Je suis le dernier homme, je le resterai jusqu’au bout ! Je ne capitule pas !
Quels sont les fonctions du monologue ?
D'après l'ami wikihow, "
il s'agit moins d'un épisode de l'intrigue (même s'il doit toujours permettre la progression de l'intrigue) que de l'étude d'un personnage qui a lieu à voix haute. Les monologues sont parfois utilisés pour présenter certains personnages, alors que dans d'autres cas, ils permettront de donner la parole à un personnage taciturne pour changer la façon dont il est perçu par le public.
Le monologue est donc une façon d'approfondir son personnage, de lui donner de la complexité, de justifier un changement de caractère ou une prise de décision. De permettre un changement d'avis sans qu'il ne sorte de nulle part, une évolution dans sa réflexion : le personnage peut commencer le monologue dans une colère noire et finir hystérique par exemple.
C'est la petite voix dans chacune de nos pensées qui parle à voix haute.
Mais un monologue ce n'est pas que à propos d'un personnage. Il peut aussi avoir une visée explicative, pour permettre au spectateur de connaître le situation.
Et comment ça s'écrit ?
Il n'y a bien sûr pas de règle immuable à l'écriture d'un monologue, comme pour tout texte, mais pour se simplifier la tâche, il est bon de se poser quelques questions avant de commencer à poser les mots.
Quelle est sa fonction? Dans quel état d'esprit est le personnage ? Que cherche-t-il à raconter ?
Il est presque bon de traiter le monologue comme une histoire dans l'histoire, avec son propre développement : un début, un milieu et une fin.
Avant de commencer l'écriture du monologue, il faut savoir d'où on part et où on va. Pour vous aider, vous pouvez au préalable rédiger la première et la dernière phrase
Pour le sport, on vous a fait un petit découpage exemple du monologue de Bérenger dans Rhinocéros :
Ce n’est tout de même pas si vilain que ça un homme. Et pourtant, je ne suis pas parmi les plus beaux ! (Il se retourne.) Daisy ! Daisy ! Où es-tu, Daisy ? Tu ne vas pas faire ça ! (Il se précipite vers la porte). Daisy ! (Arrivé sur le palier, il se penche sur la balustrade.) Daisy ! Remonte ! Reviens, ma petite Daisy ! Tu n’as même pas déjeuné ! Daisy, ne me laisse pas tout seul ! Qu’est-ce que tu m’avais promis ! Daisy ! Daisy ! (Il renonce à l’appeler, fait un geste désespéré et rentre dans sa chambre.) Évidemment. On ne s’entendait plus. Un ménage désuni. Ce n’était plus viable. Mais elle n’aurait pas dû me quitter sans s’expliquer. (Il regarde partout.) Elle ne m’a pas laissé un mot. Ça ne se fait pas. Je suis tout à fait seul maintenant. (Il va fermer la porte à clé, soigneusement, mais avec colère.) On ne m’aura pas, moi. (Il ferme soigneusement les fenêtres.) Vous ne m’aurez pas, moi
(Il s’adresse à toutes les têtes de rhinocéros.) Je ne vous suivrai pas, je ne vous comprends pas ! Je reste ce que je suis. Je suis un être humain. Un être humain. (Il va s’asseoir dans le fauteuil.) La situation est absolument intenable. C’est ma faute, si elle est partie. J’étais tout pour elle. Qu’est-ce qu’elle va devenir ? Encore quelqu’un sur la conscience. J’imagine le pire, le pire est possible. Pauvre enfant abandonnée dans cet univers de monstres ! Personne ne peut m’aider à la retrouver, personne, car il n’y a plus personne. (Nouveaux barrissements, courses éperdues, nuages de poussière.) Je ne veux pas les entendre. Je vais mettre du coton dans oreilles.
(Il se met du coton dans les oreilles et se parle à lui-même dans la glace.) Il n’y a pas d’autre solutions que de les convaincre, les convaincre, de quoi ? Et les mutations sont-elles réversibles ? Hein, sont-elles réversibles ? Ce serait un travail d’Hercule, au-dessus de mes forces. D’abord, pour les convaincre, il faut leur parler. Pour leur parler, il faut que j’apprenne leur langue. Où qu’ils apprennent la mienne ? Mais quelle langue est-ce que je parle ? Quelle est ma langue ? Est-ce du français, ça ? Ce doit bien être du français ? Mais qu’est-ce du français ? On peut appeler ça du français, si on veut, personne ne peut le contester, je suis seul à le parler. Qu’est-ce que je dis ? Est-ce que je me comprends, est-ce que je me comprends ? (Il va vers le milieu de la chambre.) Et si, comme me l’avait dit Daisy, si c’est eux qui ont raison ? (Il retourne vers la glace.)
Un homme n’est pas laid, un homme n’est pas laid ! (Il se regarde en passant la main sur sa figure.) Quelle drôle de chose ! A quoi je ressemble alors ? A quoi ? (Il se précipite vers un placard, en sort des photos, qu’il regarde.) Des photos ! Qui sont-ils tous ces gens-là ? M. Papillon, ou Daisy plutôt ? Et celui-là, est-ce Botard ou Dudard, ou Jean ? Ou moi, peut-être ! (Il se précipite de nouveau vers le placard d’où il sort deux ou trois tableaux.) Oui, je me reconnais ; C’est moi, c’est moi. (Il va raccrocher les tableaux sur le mur du fond, à côté des têtes des rhinocéros.)
C’est moi, c’est moi. (Lorsqu’il accroche les tableaux, on s’aperçoit que ceux-ci représentent un vieillard, une grosse femme, un autre homme. La laideur de ces portraits contraste avec les têtes des rhinocéros qui sont devenues très belles. Bérenger s’écarte pour contempler les tableaux.) Je ne suis pas beau, je ne suis pas beau. (Il décroche les tableaux, les jette par terre avec fureur, il va vers la glace.) Ce sont eux qui sont beaux. J’ai eu tort ! Oh ! Comme je voudrais être comme eux. Je n’ai pas de corne, hélas ! Que c’est laid, un front plat. Il m’en faudrait une ou deux, pour rehausser mes traits tombants. Ça viendra peut-être, et je n’aurai plus honte, je pourrai aller tous les retrouver. Mais ça ne pousse pas ! (Il regarde les paumes de ses mains.) Mes mains sont moites. Deviendront-elles rugueuses ? (Il enlève son veston, défait sa chemise, contemple sa poitrine dans la glace.) J’ai la peau flasque. Ah, ce corps trop blanc, et poilu ! Comme je voudrais avoir une peau dure et cette magnifique couleur d’un vert sombre, une nudité décente, sans poils, comme la leur ! (Il écoute les barrissements.) Leurs chants ont du charme, un peu âpre, mais un charme certain ! Si je pouvais faire comme eux. (Il essaye de les imiter.) Ahh, ahh, brr ! Non, ça n’est pas ça ! Essayons encore, plus fort ! Ahh, ahh, brr ! Non, non, ce n’est pas ça, que c’est faible, comme cela manque de vigueur ! Je n’arrive pas à barrir. Je hurle seulement. Ahh, ahh, brr ! Les hurlements ne sont pas des barrissements : Comme j’ai mauvaise conscience, j’aurais dû les suivre à temps.
Trop tard maintenant ! Hélas, je suis un monstre, je suis un monstre. Hélas, jamais je ne deviendrai rhinocéros, jamais, jamais ! Je ne peux plus changer. Je voudrais bien, je voudrais tellement, mais je ne peux pas. Je ne peux plus me voir. J’ai trop honte ! (Il tourne le dos à la glace.) Comme je suis laid ! Malheur à celui qui veut conserver son originalité !
(Il a un brusque sursaut.) Eh bien tant pis ! Je me défendrai contre tout le monde ! Ma carabine, ma carabine ! (Il se retourne face au mur du fond où sont fixées les têtes des rhinocéros, tout en criant) Contre tout le monde, je me défendrai ! Je suis le dernier homme, je le resterai jusqu’au bout ! Je ne capitule pas !
Mise en pratique :
Ecrivez un monologue. Bon courage !
Encore et toujours la même blagounette

, mais bien sûr qu'on ne vous laisse pas comme ça !
Vous pouvez bien sûr écrire votre monologue comme vous le souhaitez, mais si l'inspiration vous manque, voilà ce qu'on vous propose :
Choisissez un des personnage si dessous et commencez et terminez votre dialogue avec
la première phrase et
la dernière phrase qui leur sont associées :
Adhara
Je n'arrive pas à croire qu'elle ait osé dire ça /
Un jour, j'irai faire le tour du monde
Anhya
C'était sa musique préféré /
Une autre coupe de champagne fera l'affaire
Ialona
J'ai même pas eu le temps de finir ma coupette /
Au final tout le monde sait que la poule est arrivée avant l'oeuf
flodalys
Là j'ai vraiment pas d'idée /
Avec un chapeau la vie est plus belle
Carminny
Soit n dans grand N./
En résumé, méfiez-vous des chats !
Norya
C'est quoi son problème? /
Se promener en chaussettes c'est la classe ultime
Si cela ne vous inspire pas, soyez libre d'inventer votre propre scène
