Thème (écrit, image, citation ou musique) : Citation
Fandom : Disney
Nombre de mots : 794
Personnages : Anastasia et Dimitri
Rating : tout public
« Et ils vécurent heureux et ils eurent beaucoup d’enfants… Vous voulez bien me dire qui a inventé cette foutue pseudo fin heureuse ?! » explosa-t-elle.
Anastasia se laissa tombée sur son matelas, les mains sur son visage pour retenir ses larmes, et sentit une latte lâcher sous son maigre poids.
Excédée, elle se releva d’un coup, tapa du pied la chaise contre laquelle elle se fracasse le doigts du pied et hurla de douleur. La porte s’ouvrit en fracas, Dimitri accourra de l’extérieur alors que de la pluie dégoulinait encore de son manteau rapiécé et se figea au milieu de la pièce, à l’affut du moindre danger.
« Quoi, qu’est-ce qu’il y a ? s’exclama-t-il. Tu t’es fait mal ? Quelqu’un t’a attaqué ? Je t’ai entendu crier de l’extérieur alors-
- Ce qu’il y a ?! Tu oses me demander ce qu’il- Tout ! TOUT Dimitri ! Ce taudis ! Notre vie ! MA vie ! J’en ai assez, je n’en peux plus. Je raccroche le tablier, tu m’entends ?! »
Elle le vit se décomposer, littéralement. Il faisait sombre à la faible lueur de la bougie, mais pas assez pour cacher toute la désillusion qu’elle lui envoyait à la face. Et l’idée de le blesser la rendit bien plus chèvre.
« Oh c’est bon. Si on en est là, c’est par ta faute ! Tu n’es qu’un bon à rien ! Je suis une princesse, moi ! Je suis née pour une vie de Palais, pas pour- Tu sais quoi ? Non, bah rien. Je m’en vais. Salut. »
Et sur ses mots, elle avait saisi son grand châle de laine et elle était sortie de la masure. Et le temps breton l’avait bien ramenée à la raison. Un coup de tonnerre, une trombe d’eau et une rafale de vents glacée plus tard, elle se sentit comme la plus lamentable des êtres vivants. Elle méritait le bucher, vraiment.
Penaude, elle entrouvrit la porte et se glissa dans l’unique pièce de la maisonnette. Dimitri n’avait pas bougé en fait.
Anastasia toussota et il tourna vers elle un regard sombre de reproche. Elle se sentit encore bien plus misérable… C’était bien fait pour sa poire.
« Je te dirais bien que je suis désolée mais…
- Oh c’est bon ! Moi aussi j’en ai marre, tu sais ! Ce n’est pas simple de… Je me tue à la tâche, tu ne le vois pas ? Tu crois que tout t’arrives tout cru dans le bec ? Que tout est donné sur un plateau ? Si c’est une vie facile que tu voulais, tu n’avais qu’à rester avec ta grand-mère. Je ne t’ai pas mis le couteau sous la gorge pour venir avec moi ! Je ne t’ai jamais vendu le Louvre, ou Versailles, ou que sais-je !
- Je… Dimi-
- Tu n’as qu’à retrouver ta précieuse famille ! Rien ne te retient, c’est ça ? Alors vas y, pars !
- Ma précieuse famille ?! Espèce de- »
Sa voix s’étrangla dans sa gorge. Anastasia se sentit étouffer comme à chaque fois qu’elle songeait à ses proches disparus tragiquement. Il ne lui restait que sa grand-mère. Une inconnue, elle ne l’avait que peut vu depuis son enfance. Et il osait lui dire de retrouver sa famille ? N’était-il pas le pire gougea de l’Univers ?
« C’est toi, ma famille ! Espèce d’abruti fini ! Je n’ai personne d’autre !
- C’est peut-être ça le soucis alors ! Tu m’as choisi par défaut parce que tu n’as personne d’autre ! Si tu crois que je veux jouer le lot de consolation…
- Tu n’es pas… »
La voix d’Anastasia fut avalée par de gros sanglots.
« Oh ça va ! Ne me refais pas le coup de la pauvre orpheline hypersensible !
- Tu n’es pas le lot de consolation, Dimitri, s’égosilla-t-elle en ravalant sa rage. Tu es mon mari et bien- bientôt tu -tu seras… tu seras le – le…
- Le quoi ?
- Je crois que je suis enceinte ! »
C’était dit et c’était bien pire ainsi. Anastasia n’arrivait presque plus à respirer et Dimitri était si pâle qu’elle crut un instant l’avoir tué sur le coup.
« Quoi ? couina-t-il.
- Et bien oui, ce sont des choses qui arrivent quand on- Tu crois que j’ai envie d’avoir un enfant ainsi, ici ? On le mettra où, hein ? Dans un vieux tiroir pourri ?
- Non, dans le lit. C’est moi qui irait dans le tiroir.
- Quoi ?
- Quoi ?
- Qu’est-ce que tu racontes ? »
Il secoua la tête, comme pour se réveiller ou sortir d’une sorte de transe, puis refixa son regard dans le sien.
« Je peux t’embrasser ? »